samedi 2 août 2008

Dénigrement 2.0


On peut constater que le Web participatif est l'objet de toutes les attentions en ce moment.

D'un coté, on a déjà recensé un certain nombre de postures politiques potentiellement menaçantes.

Le site d'@si a monté un riche et excellent dossier à consulter sans modération.

On peut aussi voir cet article de Marianne autour de la mission sur "les médias face au numérique" confiée à Danièle Giazzi qui fait un parallèle douteux entre la crise des médias et internet...

Mais une autre tendance est à la mode:
Le dénigrement/désenchantement, par certains de ses acteurs, face au 2.0, coupable de s'essouffler, de ne pas tenir ses promesses...
Voir les liens vers les articles signalés par Florence Meichel ici et sur son blog.

Une idée paranoïaque me vient alors:

En affirmant que finalement, le web participatif n'apporte quasiment rien d'autre que des déceptions, que presque personne ne participe, que le contenu créé est de mauvaise qualité ou sans intérêt...etc
N'est-on pas en train de nous dire que, finalement, cette liberté qui se rétrécit, cela n'a pas tant d'importance ?

Qu'après tout, mieux vaut un peu moins de liberté pour un peu plus de sécurité dans cet espace numérique souvent caricaturé comme un monde sans loi, comme le Far-West ?

Je trouve assez paradoxal que les personnels politiques qui, depuis des dizaines d'années, ont organisé méticuleusement la déréglementation de l'espace mondial, ont abandonné les uns après les autres les outils de régulation que possédaient les Etats au profit des marchés, s'évertuent désormais à introduire des outils de régulation verticale dans le monde numérique.

Comme si l'Etat transférait sur le Web 2.0 son rôle central de contrôle et de régulation qu'il ne joue plus sur l'économie. Car dans toutes les critiques d'Internet et toutes les propositions de contrôle qui en résultent, on cherchera en vain la lutte contre l'évasion fiscale ou la criminalité financière...

L'Etat fait ainsi d'une pierre deux coups:
Il se relégitimise comme régulateur/protecteur d'un fantasmatique "Internet refuge de pirates, de pédophiles, de diffamateurs" et reprend le contrôle d'un espace qui expérimente d'autres logiques d'organisation et de fonctionnement qui pourraient le menacer, lui et les autres corps intermédiaires, notamment les multinationales.

Je reviendrai bientôt sur ces différents aspects.

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