mercredi 16 juillet 2008

Web collaboratif, Google et Microsoft

Il n'y a pas que les politiques qui font planer des menaces sur l'émergence du Web collaboratif.

Tout d'abord, sur cette notion, on trouvera une très bonne mise au point dans cet article d'Internet-Actu.

Comment se positionnent Google et Microsoft ?
Je choisis ces deux entreprises du fait de leur importance et de leur stratégie antagonique.

Face au développement de la "Bureautique 2.0" portée par Zoho ou Google documents par exemple, Micro$oft a pris beaucoup de retard.

Pour sauver sa position dominante acquise avec M$ Office, la stratégie est double.

D'abord se lancer enfin dans la bureautique 2.0 avec Office Live dont l'argument est de faire du web collaboratif en utilisant un "service [qui] fonctionne avec les programmes que vous connaissez déjà" (sic).

M$ joue donc à fond la carte du standard de fait.

Le 2e pan de la stratégie consiste à conserver cette position:
En opposant au standard libre Open Document son propre standard OpenXml que M$ a réussi, non sans peine et sans controverse, à faire normaliser.

En lançant une grande opération en direction des enseignants, notamment ceux responsables du B2i (brevet informatique internet) donc de la formation des futurs consommateurs.

Office 2007 Pro devient téléchargeable gratuitement pour les enseignants (mais reste payant pour les établissements et surtout pour les élèves et leur famille) et tout un environnement est mis sur pied autour du B2i avec le surprenant relais d'associations d'enseignants comme le Café pédagogique ou Projetice.

Microsoft centre donc sa stratégie sur le contrôle et la facturation des outils produisant les données.

A l'opposé, Google offre gratuitement les services et les outils comme Google Maps, Google Earth et autres (voir le Google Pack) et centre sa stratégie sur le contrôle et le traitement des données. L'utilisateur de Google est en effet souvent contraint de céder l'accès et l'utilisation des données produites ou qui transitent via son compte Google.

Avantage de Google sur Microsoft: La gratuité et l'ouverture/adaptabilité de ses outils grâce aux API. Google se rémunèrant sur le traitement, publicitaire notamment, des données.

Alors gentil Google contre méchant M$ ?

Pas si sûr car gratuité ne signifie pas liberté et ouverture.

Et force est de constater l'omniprésence de Google dans une multitude de projets tournant autour du Web coopératif interopérable et sa tendance à utiliser sa puissance financière pour éliminer les solutions libres et ouvertes au profit de ses outils propres.
Je développerai un exemple concret très prochainement.

Quelles garanties avons-nous sur la pérennité de cette gratuité, sur l'accès et le contrôle de nos données ?

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