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vendredi 15 août 2008

Vie privée, publicité et financement du Web 2.0


Un article paru dans la rubrique écran de Libé évoque les problèmes posés par la collecte de données opérées par les régies publicitaires des majors comme Google ou Yahoo et évoquée dans ce précédent article.

La possibilité toute nouvelle de désactiver les publicités ciblées chez Google et Yahoo répond aux critiques quant à la violation de la vie privée et notamment "... à une lettre envoyée, le 1er août dernier, par quatre membres du Congrès à trente-trois entreprises du secteur Internet, dont Google, Microsoft, Yahoo et Comcast."

Que penser de cette mesure ?

D'abord, comme le rappelle l'article, supprimer la publicité ciblée ne signifie absolument pas la fin de la collecte des données.

Ensuite, catastrophisme ou pas, Yahoo a immédiatement dénoncé la remise en cause du modèle économique du 2.0 gratuit : « c’est grâce au modèle publicitaire que des contenus et services Internet sont disponibles à des millions de personnes ».

En effet, la publicité ciblée constitue le haut de gamme. Ce qui pose effectivement le problème du financement d'une partie du Web 2.0.
Comme on l'avait déjà évoqué, le deal actuel est bien:
autorisation d'utiliser les données personnelles à des fins publicitaires contre gratuité des services et applications.

Quel est le véritable objectif de ce tout nouvel intérêt des politiques pour la protection des données au moment où une série de texte s'apprête à autoriser l'Etat à s'y immiscer largement ?
Notre protection ?
Ou bien mettre en difficulté le modèle de financement du Web 2.0 ?

Car la publicité constitue au final un mode de financement collectif:
Evidemment, rien n'empêche d'imaginer un mode de financement collectif qui ne contraigne pas chacun à "vendre" ses données personnelles afin d'être inondé de publicité.

Car rien ne permet de savoir jusqu'à quand les entreprises accepteront de verser cette manne publicitaire dont l'efficacité reste à prouver

Cependant, la démarche actuelle des politiques qui remettent en partie en cause ce modèle ne me semble pas s'orienter vers ce type de réflexion...

mercredi 16 juillet 2008

Web collaboratif, Google et Microsoft

Il n'y a pas que les politiques qui font planer des menaces sur l'émergence du Web collaboratif.

Tout d'abord, sur cette notion, on trouvera une très bonne mise au point dans cet article d'Internet-Actu.

Comment se positionnent Google et Microsoft ?
Je choisis ces deux entreprises du fait de leur importance et de leur stratégie antagonique.

Face au développement de la "Bureautique 2.0" portée par Zoho ou Google documents par exemple, Micro$oft a pris beaucoup de retard.

Pour sauver sa position dominante acquise avec M$ Office, la stratégie est double.

D'abord se lancer enfin dans la bureautique 2.0 avec Office Live dont l'argument est de faire du web collaboratif en utilisant un "service [qui] fonctionne avec les programmes que vous connaissez déjà" (sic).

M$ joue donc à fond la carte du standard de fait.

Le 2e pan de la stratégie consiste à conserver cette position:
En opposant au standard libre Open Document son propre standard OpenXml que M$ a réussi, non sans peine et sans controverse, à faire normaliser.

En lançant une grande opération en direction des enseignants, notamment ceux responsables du B2i (brevet informatique internet) donc de la formation des futurs consommateurs.

Office 2007 Pro devient téléchargeable gratuitement pour les enseignants (mais reste payant pour les établissements et surtout pour les élèves et leur famille) et tout un environnement est mis sur pied autour du B2i avec le surprenant relais d'associations d'enseignants comme le Café pédagogique ou Projetice.

Microsoft centre donc sa stratégie sur le contrôle et la facturation des outils produisant les données.

A l'opposé, Google offre gratuitement les services et les outils comme Google Maps, Google Earth et autres (voir le Google Pack) et centre sa stratégie sur le contrôle et le traitement des données. L'utilisateur de Google est en effet souvent contraint de céder l'accès et l'utilisation des données produites ou qui transitent via son compte Google.

Avantage de Google sur Microsoft: La gratuité et l'ouverture/adaptabilité de ses outils grâce aux API. Google se rémunèrant sur le traitement, publicitaire notamment, des données.

Alors gentil Google contre méchant M$ ?

Pas si sûr car gratuité ne signifie pas liberté et ouverture.

Et force est de constater l'omniprésence de Google dans une multitude de projets tournant autour du Web coopératif interopérable et sa tendance à utiliser sa puissance financière pour éliminer les solutions libres et ouvertes au profit de ses outils propres.
Je développerai un exemple concret très prochainement.

Quelles garanties avons-nous sur la pérennité de cette gratuité, sur l'accès et le contrôle de nos données ?