Je voudrais développer ici une réponse à un billet posté sur l'excellent blog Transnets de Francis Pisani.
L'auteur y développe, au sujet des frictions entre blogs et journalisme, l'idée d'une collision entre deux logiques:
- la logique “plate” des blogs (le tissage d’un réseaux de liens, une audience “personnalisée”, qui se construit progressivement par la conversation en commentaires, par la recommandation des uns aux autres et la diffusion de liens. Un processus dont les lecteurs sont les acteurs principaux).
- la logique “verticale” des médias (qui arrivent sur le net en drainant derrière eux une audience qui se fédère autour de marques et de noms de vedettes, une audience qui reste très anonyme, avec peu d’interactions).
Tentative de définition
On pourrait définir la logique "plate" ou horizontale par les interactions qui existent de façon libre, informelle, entre pairs. Jusque là, ce type de logique était, pour l'essentiel, limité à l'environnement proche. On peut penser au système des petites annonces locales, aux bourses aux échanges, au vide-grenier, aux S.E.L. (Systèmes d'Echanges Locaux) ou tout simplement à l'entraide de voisinage. Tant que ce type d'interactions était limité, les autorités s'en mêlaient rarement, excepté pour les SEL où le fisc y a vu parfois une perte de ressources.
Le développement du Web 2.0 et des outils coopératifs comme les blogs, wikis et autres livres, vidéos ou diaporamas en ligne démultiplient presque à l'infini les interactions possibles, et avec elles la créativité.
Elle permet, virtuellement, la mise en mouvement et la participation de quasiment l'ensemble de la société et une mise en autonomie de l'individu pour peu que celui-ci le veuille et y ait été préparé.
Cette logique horizontale peut et pourra de plus en plus se développer à l'échelle de la planète entière. C'est ce développement qui entre en collision avec la logique verticale.
La logique verticale est celle de l'autorité légale, du normé, validé, diplômé, certifié, celle aussi du hiérarchisé.
C'est celle des autorités politiques, économiques et sociales qui sont souvent des corps constitués intermédiaires représentatifs. Ils sont les rouages de nos démocraties représentatives. Des rouages qui grincent aujourd'hui face au développement de la logique horizontale, souvent perçue comme une menace, comme une perte de légitimation d'une fonction parfois chèrement acquise. On peut penser à la crispation des journalistes mais aussi celles de certains enseignants, ou même des politiques face au concept de démocratie participative.
Que propose Marianne Milko sur les blogs ?
Une procédure de validation/certification...
Que demandent les différents projets de contrôle du Web que l'on a évoqué précédemment ?
Normer les logiciels et services accessibles en ligne.
Donc introduire le primat de la verticalité sur la logique horizontale du web coopératif.
Evidemment, au départ, l'objectif semble toujours très bon.
Il s'agit de lutter contre la pédophilie, les atteintes à la vie privée, la diffamation, d'améliorer la qualité de l'information, de sauver la création culturelle...
Mais ne s'agit-il pas avant tout, de la part de ces corps, d'une tentative de protéger et de justifier leurs rôles d'intermédiaires ?
L'élaboration d'une déclaration des Droits de l'Homme Numérique ?
Le réseau Apprendre 2.0 y réfléchit ici.
Convaincre les tenants de la verticalité que l'horizontalité n'est pas une menace mais une opportunité ? Oui mais comment ?
En réfléchissant à quoi pourrait ressembler la société issue du métissage de ces deux logiques ?
Les associations travaillant sur ce sujet comme celles mentionnées dans le billet précédent sont malheureusement souvent contraintes à une posture défensive.
Le développement du Web 2.0 et des outils coopératifs comme les blogs, wikis et autres livres, vidéos ou diaporamas en ligne démultiplient presque à l'infini les interactions possibles, et avec elles la créativité.
Elle permet, virtuellement, la mise en mouvement et la participation de quasiment l'ensemble de la société et une mise en autonomie de l'individu pour peu que celui-ci le veuille et y ait été préparé.
Cette logique horizontale peut et pourra de plus en plus se développer à l'échelle de la planète entière. C'est ce développement qui entre en collision avec la logique verticale.
La logique verticale est celle de l'autorité légale, du normé, validé, diplômé, certifié, celle aussi du hiérarchisé.
C'est celle des autorités politiques, économiques et sociales qui sont souvent des corps constitués intermédiaires représentatifs. Ils sont les rouages de nos démocraties représentatives. Des rouages qui grincent aujourd'hui face au développement de la logique horizontale, souvent perçue comme une menace, comme une perte de légitimation d'une fonction parfois chèrement acquise. On peut penser à la crispation des journalistes mais aussi celles de certains enseignants, ou même des politiques face au concept de démocratie participative.
Vertical contre Horizontal ?
Que propose Marianne Milko sur les blogs ?
Une procédure de validation/certification...
Que demandent les différents projets de contrôle du Web que l'on a évoqué précédemment ?
Normer les logiciels et services accessibles en ligne.
Donc introduire le primat de la verticalité sur la logique horizontale du web coopératif.
Evidemment, au départ, l'objectif semble toujours très bon.
Il s'agit de lutter contre la pédophilie, les atteintes à la vie privée, la diffamation, d'améliorer la qualité de l'information, de sauver la création culturelle...
Mais ne s'agit-il pas avant tout, de la part de ces corps, d'une tentative de protéger et de justifier leurs rôles d'intermédiaires ?
Des défis
Le pire n'étant jamais sûr, comment éviter la dérive en cours ?
L'élaboration d'une déclaration des Droits de l'Homme Numérique ?
Le réseau Apprendre 2.0 y réfléchit ici.
Convaincre les tenants de la verticalité que l'horizontalité n'est pas une menace mais une opportunité ? Oui mais comment ?
En réfléchissant à quoi pourrait ressembler la société issue du métissage de ces deux logiques ?
Les associations travaillant sur ce sujet comme celles mentionnées dans le billet précédent sont malheureusement souvent contraintes à une posture défensive.